Un nombre croissant de personnes nous appellent pour nous dire qu’elles ne savent plus quoi faire parce que les prestations d’assistance sociale qu’elles reçoivent sont trop faibles pour pouvoir se nourrir de façon suffisante.
Ce n’est pas étonnant que nous recevions ce genre d’appels puisque depuis les deux dernières années, l’Indice des prix à la consommation a grimpé de plus de 10 %. La prestation d’aide sociale de base quant à elle est passée de seulement 723 $ à 807 $ par mois au 1er janvier 2024. Une prestation qui, rappelons-le, ne permet même pas de couvrir 50 % de ses besoins de base, selon la Mesure du panier de de consommation.
Lorsque nous en discutons avec les personnes qui s’impliquent à notre organisme, celles-ci nous disent que lorsqu’on vit une situation de pauvreté économique, se nourrir convenablement devient une grande charge mentale. Il faut, par exemple, courir les rabais dans différentes épiceries sans avoir la possibilité d’acheter plusieurs exemplaires d’un même produit pour profiter de réductions.
Il faut aussi se tourner vers les organismes qui offrent de l’aide alimentaire et cela implique d’être capable de cuisiner les aliments qu’on n’a pas toujours la possibilité de choisir. Au final, c’est bien souvent dans l’alimentation qu’on coupe en premier si on veut pouvoir payer ses autres factures.
Nous constatons que lorsque c’est la période des Fêtes, les individus sont beaucoup plus sensibles aux situations de pauvreté. Il y a les guignolées, les paniers de denrées alimentaires, les cadeaux distribués aux enfants en situation de pauvreté, etc. Mais la pauvreté, ça se vit à l’année. Maintenant que les Fêtes sont passées, les personnes en situation de pauvreté sont toujours aux prises avec le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter, la sympathie du public en moins.
De notre côté, nous souhaitons voir le gouvernement provincial instaurer des mesures structurelles pour lutter efficacement et durablement contre la pauvreté. Que les personnes en situation de pauvreté n’aient pas à compter sur de la charité pour subvenir à leurs besoins. Le quatrième plan de lutte contre la pauvreté ainsi que la réforme à venir de l’assistance sociale seraient de bons leviers pour garantir à tous et toutes un niveau de vie décent.
Esther Baillargeon, William Demers et Alix Menetrey
Employé.e.s de l’Association de défense des droits sociaux (ADDS) de la Rive-Sud