« Il est de notre responsabilité de prévoir un plan de rattrapage adapté aux besoins des élèves, un plan qui leur permettra de poursuivre leurs apprentissages et de réussir leur année scolaire. Je tiens à remercier tous les organismes scolaires ainsi que nos partenaires, qui se sont mobilisés pour mettre sur pied ce plan de rattrapage. Merci en particulier aux enseignantes et enseignants, au personnel scolaire et aux équipes-écoles qui le rendront possible. Je compte aussi sur l'engagement des parents pour accompagner leurs enfants afin que les activités de rattrapage donnent le maximum de résultats et soient les plus profitables possible pour l'élève. Je sais que nous partageons tous le même objectif, soit la réussite éducative de nos élèves», a déclaré M. Drainville.
Québec investira 300 M$ pour le reste de l'année scolaire et pour la période estivale, notamment pour offrir une rémunération additionnelle aux enseignants. Les mesures visent à «offrir aux élèves tous les moyens nécessaires pour favoriser leur réussite scolaire». Le plan de rattrapage se décline en deux axes, soit des mesures de rattrapage pour les élèves et des modifications au calendrier scolaire.
En ce qui a trait aux mesures de rattrapage, du tutorat individuel ou en groupe sur une base volontaire en dehors des heures de classe pour tous les élèves, de l'aide spécialisée pour les élèves ayant des besoins particuliers, des cours d'été gratuits pour les élèves de 4e et 5e secondaire et une offre de rattrapage pendant la semaine de relâche sur une base volontaire seront offerts.
Bernard Drainville a assuré que les centres de services scolaires et les directions d'école auront la «latitude nécessaire» et seront responsables de déterminer les moyens qu'ils mettront en place avec les équipes-écoles pour aider les élèves à rattraper les retards. Ils pourront «mettre en œuvre toute autre initiative» qui vise le rattrapage scolaire. Québec leur demande toutefois de préparer, d'ici la fin de janvier, des plans locaux de rattrapage scolaire «modulés selon les besoins des élèves et des milieux».
Notons que les élèves qui sont inscrits à la formation générale des adultes et à la formation professionnelle pourront eux aussi avoir accès aux mesures de tutorat.
De plus, Québec a mis en place un fonds d'urgence doté d'une enveloppe de 42 M$ pour les organismes et aux partenaires qui travaillent en éducation, afin de financer des initiatives de persévérance dans un contexte de rattrapage scolaire.
Modifications au calendrier
Aussi, les épreuves ministérielles prévues à la fin de mai et au début de juin pourraient être reportées de deux à sept jours, sans toutefois dépasser le 24 juin, afin de laisser plus de temps pour l'apprentissage de la matière.
Une nouvelle pondération sera mise en place pour les épreuves ministérielles. À l'instar de ce qui s'est fait suivant la pandémie, les épreuves du primaire et de 2e secondaire compteraient pour 10 % des résultats finaux des compétences évaluées, au lieu de 20 %. Quant à elles, les épreuves ministérielles de 4e et 5e secondaire compteraient pour 20 % des résultats finaux des compétences évaluées, au lieu de 50 %.
Par ailleurs, les épreuves ministérielles de 4e et 5e secondaire nécessaires à la sanction «porteront sur les apprentissages prioritaires».
Dans un autre ordre d'idées, la date maximale pour la transmission du deuxième bulletin serait reportée et passerait du 15 au 28 mars, le choix étant laissé aux écoles et aux centres de services scolaires.
D'ici là, le ministère de l'Éducation a prévu que les semaines des 8 et 15 janvier soient réservées à l'évaluation des besoins des élèves par les enseignants et les équipes-écoles. La semaine du 22 janvier sera dédiée à la communication aux parents des élèves concernés par les mesures de rattrapage. Enfin, c'est dans la semaine du 29 janvier que démarreront les mesures de soutien aux élèves selon les plans locaux de rattrapage qui auront été déterminés par les centres de services scolaires et les écoles, plans qui seront mis à jour au printemps «en fonction de l'évolution des besoins si cela s'avère nécessaire».
Les syndicats satisfaits, mais prudents
Le plan de rattrapage a relativement été bien accueilli par les syndicats qui représentent les travailleurs du réseau de l'éducation. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire ont notamment accueilli «avec satisfaction et quelques questionnements» les mesures.
«Nous avons cependant des inquiétudes au regard du volontariat, qui doit être réel et non imposé par les directions aux enseignants plus vulnérables. Il faudra que ce soit clair dans les milieux et que l'on s'assure que les mesures couvrent également la formation professionnelle et l'éducation des adultes. De plus, nous devons garder à l'esprit, dans cette opération de rattrapage, que le personnel aussi sera en mode accéléré et prendra les bouchées doubles. Le plan de rattrapage ne doit pas représenter, encore une fois, une surcharge de travail reposant que sur les épaules du personnel enseignant. Il doit plutôt être un signal qu'on peut, ensemble, trouver des solutions», a déclaré Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ).