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Moulin du Portage: une coupe qui ne passe pas

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Le Moulin du Portage se retrouve isolé des villages avoisinants et ne peut pas ouvrir ses portes à l’année. (Crédit photo: Archives)

20 sept. 2017 07:20

CULTURE. Les administrateurs du Moulin du Portage ont eu une bien mauvaise surprise au début du mois. La subvention qu’ils reçoivent du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) a été amputée du quart. Alors qu’ils demandaient une aide de 25 000$, ils n'obtiendront que 13 450$, une décision qu’ils sont bien déterminés à contester.

Malgré cette baisse, la poursuite de la mission de la petite salle de 170 places est loin d’être menacée.

«Nous ne voulons pas donner l’impression que nous sommes sur le bord de la faillite. Nos activités ne sont pas en péril, c’est la diversité de ce que nous faisons déjà qui pourrait être affectée», a insisté la présidente du conseil d’administration de la Société des amis du Moulin du Portage (SAMP), Francine Lemay.

D’ailleurs, le budget de la SAMP ne devrait pas être trop boulversé cette année en raison de l’excellent été qu’elle vient de connaître. Les artistes invités ont attiré un public nombreux. Cependant, ce n’est pas le cas chaque année et c’est là que la situation deviendrait plus problématique. En plus de la subvention du CALQ, la SAMP bénéficie d’une aide de 6000$ de la MRC de Lotbinière. Le reste provient des revenus générés par la salle.

Francine Lemay dénonce l’injustice des critères d’évaluation du CALQ qui met directement en cause leur gestion de la programmation. «Ça marche bien notre affaire. Nous rejoignons beaucoup de monde. Ils ne sont jamais venus nous voir pour nous demander comment ça se déroulait. Leur décision est uniquement basée sur des chiffres.»

Boulversements

Il faut dire que par le passé, la SAMP recevait 16 000$, alors que le Programme de soutien à la mission – pour le volet diffuseurs relevait du ministère de la Culture et des Communications. Cette année, la SAMP avait demandé un peu plus étant donné que l’aide n’avait pas été majorée depuis au moins 15 ans.

«Il était plus facile de répondre à leurs critères [ceux du ministère]. Depuis, tout a été transféré au CALQ. Ils distribuent les subventions selon les leurs. C’est comme si les fonctionnaires n’avaient aucune connaissance de ce qui se passe chez nous», a déploré Mme Lemay.

Les arguments soulevés par le CALQ concernent notamment la diversité de la programmation, l’animation et la sensibilisation du public. Cependant, puisque le public de la salle de spectacle est restreint, inviter un artiste moins renommé ou qui s’illustre dans une discipline méconnue constitue un risque beaucoup trop grand à assumer.

«C’est un cercle vicieux. Ils ne peuvent pas se permettre de prendre beaucoup de risques pour des raisons financières et le CALQ coupe dans l’aide accordée parce qu’ils ne sont pas assez audacieux», a dénoncé Marie-France St-Laurent, responsable de la culture et des communications à la MRC de Lotbinière.

Elle explique qu’une salle comme le Vieux Bureau de Poste à Lévis, qui reçoit des artistes émergents et de la relève a «su développer sa clientèle, mais il y a aussi une population suffisante pour remplir la salle.» Le diffuseur offre des représentations toute l’année, ce qui n’est pas le cas au Moulin du Portage.

En raison de sa situation géographique, il est ouvert six mois par année. Pendant la saison, une vingtaine de spectacles sont offerts. Francine Lemay ajoute que le comité responsable de la programmation s’assure d’avoir une diversité de styles qui répond aux goûts de son public.

Le Moulin du Portage n’est pas le seul petit diffuseur à vivre la même situation. Celui de la MRC de Pont-Rouge a également subi le même sort. 

 

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